Moustiers-Sainte-Marie
Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence)
Moustiers-Sainte-Marie est niché au pied d'une falaise entaillée à cet endroit par le Ravin de Notre-Dame de Beauvoir. Accroché à la falaise, se trouve la Chapelle Notre-Dame de Beauvoir, inscrite aux Monuments Historiques. Selon une légende, au IXème siècle, Charlemagne aurait demandé la construction d'une chapelle.
La présence des moines est connue depuis le Vème siècle 1. Sur demande de Saint-Maxime, évêque de Riez, ceux-ci sont venus de Lérins habiter les grottes qui se situent au pied des falaises. La vie monastique s'implante ainsi, donnant son nom à Moustier, issu de Monastérium. L'esprit religieux continue avec le culte de Notre-Dame de Beauvoir et, au XVème, permet d'accoler Sainte-Marie à Moustiers.
Le Moyen-Age apporte son lot de convoitises pour Moustier-Sainte-Marie engendrant des invasions avec toutes les conséquences que nous connaissons lors de ces situations belliqueuses. L'assassinat de la Reine Jeanne 1ère de Naples en 1382 marque aussi cette période et s'ensuivra un conflit pour les droits de successions se propageant à toute la Provence.
Une autre histoire durant le Moyen-Age, L'Etoile de Moustiers-Sainte-Marie, devenue l'emblème du village, semble vouloir retenir les deux falaises afin qu'elles ne s'écartent plus. L'histoire (parmi d'autres) de cette étoile suspendue a pour origine un vœu émis par un chevalier de retour des Croisades au XIIIème siècle.
L'étoile est tombée ou a été remplacée plusieurs fois.
Avec un peu de hauteur vue du chemin de croix, les maisons du village s'écoulent sur le versant. Mis à part le clocher, le reste de l'Eglise Notre-Dame-de-l'Assomption se fond dans les maisons environnantes. Le cœur et la nef ont la particularité d'être désaxés.
Un des points remarquables par sa hauteur et s'élevant largement au-dessus des toitures est le clocher roman de style lombard (forme carrée, arcatures en relief, fenêtres géminées)
Cette église est également inscrite aux Monuments Historiques.
Quelques détails architecturaux, les arc-boutants, les tuiles "canals" et la génoise (rangée de tuiles située sous l'avancée du toit et le haut du mur)
Les impressionnantes falaises de tuf calcaire dominant le village
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Une des nombreuses ruelles nous invitant à flâner dans le village
A proximité du village, les cultures s'étagent en restanques.
L'eau du ruisseau issue du Ravin de Notre-Dame de Beauvoir s'écoule en plusieurs cascades.
A Moustiers-Sainte-Marie, l'eau suinte de la montagne par plusieurs fontaines.
La lavande, Le Plateau de Valensole se trouve juste en face du village de Moustiers-Sainte-Marie.
Il est temps de s'élever dans le Ravin de Notre-Dame en empruntant au début le chemin calade, ensuite prendre pied sur le plateau et rejoindre le Chemin de Courchon (prochain article).
Notes :
1 Archéoprovence histoire et préhistoire en Provence orientale, aux origines des églises et chapelles des Alpes-de-Haute-Provence, Moustiers-Sainte-Marie
Documentation :
Les grands sites du Verdon, histoire et circuits touristiques des Gorges, Marc Guitteny, 1982, p.17 à 35
J'aime La Provence, Ed. Atlas,
Montjoies et oratoires, Pierre Irigoin, Bulletin Monumental, Année 1935, p.154
L'influence lombarde dans les Alpes françaises du Sud, Jacques Thirion, Bulletin Monumental Année 1970 128-1 pp. 7-40
Notre-Dame de Beauvoir - fiche Mérimée : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00080436
Cippe en pierre formant station de chemin de croix - fiche Mérimée : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00080437
Renaissance du musée de la faïence de Moustiers, Nadine Gomez, conservatrice en chef du patrimoine, musée de la faïence de Moustiers
Etoile de Moustier-Sainte-Marie : https://www.plus.randomania.fr/letoile-de-moustiers/
La faïence de Moustiers-Sainte-Marie :
Depuis le XVIIème siècle et grâce à l'utilisation par Louis XIV de la faïence en remplacement de la vaisselle d'or ou d'argent, Moustiers-Sainte-Marie va connaitre un bel essor et sa renommée avec sa faïence.
Les décors principaux sont inspirés de motifs Tempesta et Bérain en monochrome pour l'atelier Clerisssy, "Fleurs" et "Grotesque" en monochrome ou polychrome pour l'atelier Olérys, "Fleurs" et "Oiseaux" pour l'atelier Ferrat.
La fin du XIXème marque l'arrêt de ces manufactures. La relance de la fabrique de faïence est due à Marcel Joannon (dit Marcel Provence) en 1926 - 1927.
Date de dernière mise à jour : 17/06/2023
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